Il y a quelques temps, sur les médias sociaux, un médecin Européen s’est mis à faire des publications dénoncant certains de ses collègues qui ont l’audace de recommander une alimentation cétogène à leur patient. Ce médecin, un type très imbu de lui-meme, affirme qu’il serait ”dangereux” de recommander une alimentation cétogène sans égard au gène ApoE des gens. Mais qu’en est-il vraiment? Voici un échantillion des publications produitent par ce médecin :

Alors, est-ce qu’un cholestérol élevé, le gène ApoE-4, et l’alimentation cétogène, serait la trifecta de la mort? C’est du moins ce que clame ce ‘’fameux’’ médecin sur les réseeaux sociaux. Comme vous vous en doutez, je ne suis pas un fan. Je n’aime pas particulièrement les personnes condescendantes qui considèrent l’aboiement comme principal moyen de communication. Et c’est le cas de cet individu. Mais cela, c’est mon appréciation personnelle.

Généralement, je fais mes mises en garde à la fin de ma publication, mais cette fois-ci, dans un souci de plus grande transparence, je vais les faire dès le départ : je ne suis pas un professionnel de la santé, et mes propos ne doivent pas être considérés comme étant des recommandations d’ordre médical. Je vous suggère donc, avant d’entreprendre tout changement en ce qui concerne votre santé, de consulter un professionnel de la santé compétent. Le fait que je ne sois pas un professionnel de la santé ne changera rien au fait que je vais laisser de côté mon opinion de cette personne et donner des arguments scientifiques avec citations à l’appui.

Alors commençons! 

Première affirmation du médecin

‘’Je pensais que, comme elle est animée par des médecins, il y aurait quand même un respect minimal de la science.’’

Je mets ceci ici, pour l’instant, sans trop élaborer. Nous y reviendrons plus tard.

ApoE-4

Qu’est-ce qu’un ApoE-4? Eh bien, c’est un gène. Ou plutôt, la version spécifique d’un gène particulier. 

Les gènes sont des instructions très précises inscrites sur la chaîne d’ADN, située dans nos chromosomes au sein du noyau des cellules, pour fabriquer des protéines, les briques qui nous composent et qui composent tout le corps humain . La raison pour laquelle certaines personnes ont les yeux bleus, et d’autres, les yeux bruns, est que les recettes peuvent contenir des variations. On appelle ces variations des allèles . Ce sont ces allèles qui sont responsables du polymorphisme génétique, c’est-à-dire du fait que les individus d’une population soient tous relativement différents. 

Voici une courte vidéo qui explique ce que sont les gènes dans nos cellules.

 

Donc, le gène de l’ApoE est la recette pour fabriquer un ApoE. Chez les humains, nous retrouvons principalement 3 allèles (officiellement, parce que, comme le mentionne très savamment notre médecin savant, il y a ‘’5 millions de versions différentes’’ de ce gène). Les scientifiques ont nommé les différentes recettes ApoE-2, ApoE-3 et ApoE-4. Des études épidémiologiques, point important ici, ont démontré une corrélation entre la version ApoE-4 et le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. Dans la population générale (cela varie d’une région à l’autre) on retrouve la version ApoE-2 chez 8.4 % de la population, et chez ces gens, la prévalence d’Alzheimer est de 3,9 %. Alors, nous disons que la version ApoE-2 est protectrice. En ce qui concerne la version ApoE-3, on la retrouve chez 77.9 % de la population, et la prévalence d’Alzheimer est de 59.4 %. On dit que l’ApoE-3 est neutre. Pourquoi dire que l’ApoE-3 est neutre quand la prévalence est si élevée? C’est simplement une question de statistique. Pour faire court, c’est simplement une question de pourcentage de personnes par nombre de personnes total du groupe. Le groupe ApoE-4 ne contient pas beaucoup de personnes (13,7 % de la population) mais dans ce groupe, 36,7 % des gens finissent par être diagnostiqués avec l’Alzheimer. Cela représente un plus grand nombre de personnes pour un plus petit groupe. On dit donc que le gène ApoE-4 est un facteur de risque de l’Alzheimer.

Mais pourquoi ai-je insisté sur le fait qu’on parlait d’études épidémiologiques? Parce qu’une étude épidémiologique ne démontre pas de lien de cause à effet, seulement une corrélation. C’est un thème qui reviendra dans ce texte à quelques reprises, parce que quand nous accusons les gens de ne pas avoir ‘’le respect minimal pour la science’’, il faut commencer par respecter soi-même la science et accorder la valeur scientifique qu’elle mérite à une étude. Alors, est-ce qu’on peut dire que l’ApoE-4 est causatif dans le développement de l’Alzheimer? La réponse est non. Sinon, 100 % des personnes avec un gène ApoE-4 développerait l’Alzheimer, ce qui n’est pas le cas. 

Je cite :

Bien que la présence d’ApoE-4 n’entraîne pas nécessairement le développement de la maladie, cette isoforme génétique accélère probablement le taux de conversion et de progression de la maladie.

Remarquez la forme conditionnelle de cette citation… 

Et pour cause! Car la présence du gène ApoE-4 n’est pas un facteur de risque de développer l’Alzheimer dans toutes les populations de la planète… Par exemple, chez les Nigériens : 

Dans le cadre d’une étude communautaire sur la maladie d’Alzheimer (MA) chez une population nigériane âgée de 65 ans et plus, nous avons déterminé les génotypes de l’apolipoprotéine E (ApoE) sur 56 sujets (39 témoins et 17 sujets avec démence, dont 12 avec MA). L’allèle ~4 de l’ApoE n’était pas associé à l’Alzheimer ou à la démence dans cet échantillon communautaire. La fréquence de l’allèle 4 était de 17,6 % chez les patients déments et 16,7 % chez les patients atteints d’Alzheimer, contre 20,5 % chez les sujets témoins. Cette découverte contraste nettement avec la forte association entre l’allèle 4 et l’Alzheimer dans notre étude précédemment rapportée avec les Afro-Américains.

Particulier, n’est-ce pas? Serait-ce une particularité génétique? Pas si on se fie à cette étude qui a comparé l’incidence de la maladie chez les Yoruba qui résident à Ibadan, au Nigéria, et des Africains-américains qui habitent à Indianapolis, dans l’Indiana, aux États-Unis. Comme on peut le constater dans l’étude, l’incidence est plus du double chez les Afro-américains. Elle passe de 1.15 à 2.52.  Ce qui semble signifier qu’un autre facteur entre en ligne de compte. Ici, l’endroit ou ces personnes vivent, pas le type d’ApoE. Donc, on pourrait penser que c’est le style de vie qui serait, ici, la variable la plus importante. Et si l’augmentation du risque chez les ApoE-4 était liée à l’alimentation? Sûrement pas! Le cas des Nigériens est certainement un cas isolé! (sarcasme) Une étude bâclée ou biaisée (sarcasme à nouceau). Regardons alors une étude semblable sur des Italiens.

 

 

 

 

(GL = Grande Longévité, OR = Odd Ratio ou probabilité en francais)

Le groupe d’Italiens du Sud avec N = 1 309 comprend 77 % de sujets d’ascendance sud-italienne, avec 805 sujets de l’Étude Centenaire de l’Italie du Sud (SICS) qui vivent dans le sud de l’Italie, et 504 sujets vivant aux États-Unis. Dans ce groupe, ni l’effet de l’APOE-2 ni celui de l’APOE-4 n’étaient statistiquement significatifs lorsque les données étaient analysées sans ajustement au pays de résidence (porteurs de e2 : OR pour GL = 1,27, IC 95 % : 0,92, 1,76 ; porteurs de e4 : OR pour GL = 0,82, IC 95 % : 0,56, 1,20).

Ici encore, pas de lien entre l’ApoE-4 et l’incidence d’Alzheimer chez les Italiens vivant dans le sud de l’Italie.

Cependant, le modèle avec l’allèle APOE-4 présentait une interaction significative entre la résidence et l’effet e4. GL était 71 % moins probable chez les Italiens vivant au États-Unis possédant une copie de e4 par rapport à e3e3 (OR = 0,29, IC à 95 % : 0,11, 0,73). Cependant, il n’y avait pas d’association significative entre e4 et GL chez les Italiens vivant en Italie (OR = 1,21, IC à 95 % : 0,79, 1,86), bien qu’une taille d’échantillon de 805 fournisse plus de 75 % de puissance pour détecter un OR > 1,2. Afin de réduire l’hétérogénéité génétique entre les deux groupes de sujets italiens, illustrée par des différences significatives dans les composantes principales, nous avons également réanalysé les données après avoir retiré 157 sujets qui vivent principalement aux États-Unis, mais dont l’origine ethnique est plus cohérente avec celle du Nord et les Européens centraux sur la base du tracé PC1-PC2. La suppression de ces sujets a réduit la variabilité et les différences entre PC1 et PC4 des deux groupes de sujets, et la différence entre les estimations statistiques a légèrement augmenté. Plus précisément, GL était 81 % moins probable chez les Italiens vivant aux États-Unis possédant une copie de e4 que chez e3e3 (OR = 0,19, IC à 95 % : 0,04, 0,80), et il n’y avait aucune association significative entre e4 et GL chez les Italiens qui vivent en Italie (OR = 1,21, IC 95 % : 0,79, 1,85).

Je vous résume tout cela? Les Italiens vivant aux États-Unis possédant le gène ApoE-4 ont 81 % moins de probabilité d’atteindre une grande longévité, tandis que pour ces mêmes Italiens qui vivent en Italie, le fait d’avoir ou non un ApoE-4 ne change rien à cette probabilité. Donc, ce n’est pas le fait d’avoir ou non un ApoE-4 qui est le problème, mais bien d’avoir un ApoE-4 et vivre aux Étas-Unis. Idem pour les Nigériens. Et les Nigériens, ou les Italiens, ne sont pas les seuls. Il existe d’autres études du même acabit. Ce qui démontre que ApoE-4 ne cause pas l’Alzheimer. Mais plutot ou vous vivez quand vous avez un ApoE-4.

Tout ceci peut sembler un peu compliqué, mais restez avec moi, vous allez comprendre. Je résume : le gène ApoE est une recette pour fabriquer une protéine qu’on appelle une apolipoprotéine E. Il existe 3 versions de cette apolipoprotéine, car il y a trois versions de recettes, les recettes ApoE-2, ApoE-3 et ApoE-4. Vous suivez? Maintenant, regardons ce qu’est une apolipoprotéine.

Les apolipoprotéines

Les apolipoprotéines sont des protéines qui lient les lipides (substances liposolubles telles que les graisses, le cholestérol et les vitamines liposolubles) pour former des lipoprotéines. Ils transportent les lipides dans le sang, le liquide céphalo-rachidien et la lymphe.

Les composants lipidiques des lipoprotéines sont insolubles dans l’eau. Cependant, en raison de leurs propriétés détergentes (amphipathiques), les apolipoprotéines et d’autres molécules amphipathiques (telles que les phospholipides) peuvent entourer les lipides, créant une particule lipoprotéique, elle-même soluble dans l’eau et pouvant ainsi être transportée dans les fluides corporels (c.-à-d. sang, lymphe).

En plus de stabiliser la structure des lipoprotéines et de solubiliser le composant lipidique, les apolipoprotéines interagissent avec les récepteurs des lipoprotéines et les protéines de transport des lipides, participant ainsi à l’absorption et à la clairance des lipoprotéines. Ils servent également de cofacteurs enzymatiques pour des enzymes spécifiques impliquées dans le métabolisme des lipoprotéines.

C’est un peu complexe tout ça. Essayons d’y voir plus clair. 

Pour commencer, il faut différencier les apolipoprotéines et les lipoprotéines. Ce sont deux choses différentes. 

Dans cette image, nous retrouvons une lipoprotéine. Par exemple, un LDL est une lipoprotéine. Et dans cette lipoprotéine, nous retrouvons à la surface des apolipoprotéines. (En haut à droite.) Il existe plusieurs types d’apolipoprotéines. Par exemple, les A-1, et les B que l’on peut mesurer lors d’une prise de sang pour un bilan lipidique. C’est la version E qui nous intéresse, ici. 

Les apolipoprotéines E (ApoE) dans le foie

On retrouve cette version à la surface des restants de chylomicrons, des VLDL, des IDL, des LDL et de certains HDL. Dans ce contexte, les apolipoprotéines E servent d’ancrage pour que les LDLR (récepteur de LDL dans le foie) puissent les capturer et les éliminer. En effet, le foie produit les VLDL (qui sont des transporteurs, l’équivalent de camions) qui vont circuler dans le sang, transporter leur contenu (vitamines, triglycérides, etc) et ensuite ces particules qui reviennent moins volumineuses, car délestées d’une partie de leur contenu, reviennent au foie pour y être détruites et recyclées. C’est le changement de taille qui fait qu’elles changent de nom.

 

 

 

 

 

 

 

Donc, les récepteurs LDLR vont capturer les lipoprotéines en agrippant l’apolipoprotéine E (ApoE) qui va servir d’ancrage spécifique. Un coup capturée, la lipoprotéine sera catabolisée (détruite) par le foie. 

Apolipoprotéine E dans le cerveau

Dans le cerveau, l’ApoE est produite principalement par les astrocytes et, dans une certaine mesure, par les microglies. De plus, les neurones expriment l’ApoE en réponse à une lésion excito-toxique. En tant que composant majeur des particules de type HDL dans le cerveau, l’ApoE facilite le transfert de cholestérol et de phospholipides entre les cellules.

Vingt-cinq pourcents (25 %) du cholestérol est situé dans le cerveau. Le cholestérol (ne pas mélanger le lipide, le stérol, avec la lipoprotéine, le transporteur, le cholestérol étant un lipide de la famille des stérols) étant tellement important pour le cerveau, que la nature a voulu que le cerveau fabrique lui-même son propre cholestérol et qu’il ne se repose pas sur le foie pour le faire. C’est pourquoi le cholestérol du cerveau est produit par les astrocytes qui fabriquent aussi les lipoprotéines ApoE.

Donc un des principaux rôles des particules d’ApoE dans le cerveau est le transport du cholestérol. Mais ce n’est pas le seul.L’ApoE possède plusieurs fonctions, mais une de ses fonctions très importante et qui est reliée au sujet de ce texte, c’est le rôle qu’il a dans l’élimination des plaques amyloïdes que l’on nomme Aβ. Qu’est-ce que ces plaques? Les Aβ sont des résidus de protéines qui s’agglutinent entre eux. Leur production est parfaitement normale. En regardant la prochaine image, vous trouverez le Aβ dans le neurone (en haut en bleu). Ces résidus quittent le neurone et s’agglutinent entre eux pour former un agrégat. Ensuite, une ApoE va s’attacher à l’agrégat pour former un complexe ApoE-Aβ et ce complexe va aller s’attacher aux récepteurs LRP et LDLR pour relâcher l’agrégat de Aβ dans la circulation sanguine et s’en débarrasser.

 

 

L’Alzheimer et l’APOE-4

La barrière hématoencéphalique

Maintenant, regardons en quoi l’ApoE-4 pourrait être relié au développement de la maladie d’Alzheimer. Commençons par une étude très intéressante sur le lien entre le gène ApoE-4 et une détérioration de la barrière hémato-encéphalique.

La particularité de cette étude est le fait qu’elle isole la détérioration de la barrière hémato-encéphalique de l’accumulation des plaques Aβ. Ils ont divisé les personnes en sous-groupe, et ils ont mesuré la détérioration de la barrière hématoencéphalique et le déclin cognitif. Ce qu’ils ont découvert, c’est que le niveau de détérioration de la barrière hémato-encéphalique prédisait le niveau de déclin cognitif, spécialement chez les personnes avec une ApoE-4. Et la voie métabolique à la base de cette détérioration est connue.

La voie est celle-ci. CypA → NFkB → MMP9. Et ceci n’est présent que chez les ApoE-4. Ils ont démontré que si on inhibe (empeche) n’importe quelle étape, CypA, NFkB ou MMP9, la détérioration de la barrière hémato-encéphalique cesse. La grande question est donc, comment inhiber cette voie métabolique? Cette étude répond à cette question.  La réponse étant une alimentation cétogène.

Paradoxale, non?

Une alimentation cétogène inhibe l’expression de MMP9

 

L’élimination des plaques Aβ

Reprenons l’image précédente et concentrons-nous un instant sur LRP1. LRP1 est un récepteur qui inhibe la fameuse voie métabolique qui produit MMP9. Maintenant, les récepteurs LRP1, comme de nombreux autres, sont éventuellement recyclés, et ceci dans les endosomes. C’est dans les endosomes qu’ils peuvent être soit éliminés par les lysosomes ou être recyclés. 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque ce mécanisme fait défaut, la quantité de récepteur LRP1 peut se retrouver diminuée, comme les récepteurs d’insuline chez les gens avec résistance à l’insuline.

 

 

 

 

 

 

 

Dans ce papier, en étudiant les cerveaux de personnes décédées atteintes d’Alzheimer, ils ont découvert que chez les personnes avec un ApoE-4, l’expression de protéine NHE6 était réduite (premier graphique). La protéine NHE6 est une protéine qui diminue le pH, donc qui augmente l’acidité de son milieu, ici, l’endosome (graphique 2). Le pH de l’endosome diminuant, cela rend l’endosome acide (défectueux) et empêche le recyclage de LRP1 qui se retrouve prisonnier de l’endosome. On retrouve moins de récepteurs LRP1 à la surface de la cellule (graphique 3). Et comme LRP1 aide à éliminer les plaques Aβ, l’élimination des plaques est réduite (dernier graphique).

L’ApoE4 tend à provoquer l’acidification de l’endosome et à provoquer la capture des récepteurs LRP1 ce qui provoque une diminution de l’élimination des plaques Aβ

Et en même temps active la voie métabolique CypA → NFkB → MMP9 provoquant la détérioration de la barrière hématoencéphalique. Tout est relié.

Pourquoi est-ce que l’ApoE-4 provoque cette cascade? Je résume très rapidement en disant que c’est relié à l’activité de HDAC4 qui est beaucoup trop active chez les ApoE-4. Pour empêcher cela, il existe de très nombreuses façons de ralentir l’activité de HDAC4. Je veux donc attirer votre attention sur le graphique de gauche. Plus particulièrement la colonne sous la flèche rouge. SBUT tient pour sodium butyrate. Ou Beta-hydroxybutyrate. Eh oui, le corps cétonique beta-hydroxybutyrate est un inhibiteur de HDAC4. Ce papier a démontré que si nous inhibons HDAC4, le pH de l’endosome est corrigé, que la quantité de récepteur revient à la normale et que l’élimination des plaques Aβ revient à la normale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans cette expérience, ils ont surtout testé avec des molécules médicamenteuses. Alors, est-ce que c’est simplement une extrapolation non-scientifique que de dire que les corps cétoniques peuvent rétablir le niveau de récepteur LRP1? Eh bien non. C’est quelque chose qui a été démontré spécifiquement.

Le titre du papier ? 

Les corps cétoniques favorisent la clairance de l’amyloïde-β1-40 chez un modèle humain de barrière hémato-encéphalique in vitro

La conclusion de ce papier : 

En conclusion, ce travail fournit la preuve que les corps cétoniques ne sont pas toxiques sur les cellules endothéliales et peuvent favoriser le transport transendothélial (efflux) de Aβ1–40 via leur capacité à améliorer la fonction du transporteur LRP1 et P-gp), responsables de la clairance de Aβ . Ces résultats pourraient expliquer la récupération des fonctions cognitives observée dans les modèles animaux ainsi que chez les patients. De plus, l’augmentation du transport transendothélial Aβ1–40 détectée dans les BLEC en présence de 20 mM de βHB / 20 mM d’AcAc (corps cétoniques) suggère que l’effet combiné des KB (Ketone Body, corps cétoniques) est supérieur aux effets individuels.

En résumé, ce modèle dans lequel les récepteurs LRP1 deviennent prisonniers de l’endosome provoquant la dégradation de la barrière hématoencéphalique, provoquant la réduction de l’élimination des plaques Aβ, provoque aussi un dysfonctionnement du transport des lipides par les ApoE, et cause la résistance à l’insuline en empêchant le recyclage des récepteurs d’insuline est au centre de multiples recherches présentement. Et il existe de très nombreuses études sur ce modèle et qui démontrent les effets bénéfiques d’une alimentation cétogène. Je pourrais vous parler de PICALM  par exemple. Mais ce papier est déjà trop technique, alors résumons:

Résumé

Non seulement la science ne démontre pas qu’une alimentation cétogène est délétère dans le cas de l’Alzheimer, mais elle démontre le contraire, et ceci particulièrement dans le cas d’un gène ApoE-4. De nombreuses études concernant cette alimentation et l’Alzheimer démontrent des preuves du bien fondé de cette approche. Alors, venir affirmer que d’avoir un gène ApoE-4 est une contre-indication est totalement ridicule et va à l’encontre de la science et de la simple logique. Le gène ApoE-4, de par ses caractéristiques, est un gène adapté à une alimentation ancestrale à base de viande et de lipides. C’est aussi un gène adapté au jeûne intermittent et à des périodes de jeûnes prolongés. C’est un gène qui ne tolère absolument pas une grande consommation de glucides. Ce n’est pas pour rien qu’on nomme de plus en plus l’Alzheimer le diabète de type 3.  C’est un gène qui demande d’être actif. Et la preuve de tout ceci est la suivante : Ce papier, une étude de cas

Le régime cétogène sauve la cognition chez un patient ApoE4+ atteint d’une forme légère de la maladie d’Alzheimer : une étude de cas

La conclusion de ce papier :

Les patients diagnostiqués avec une MA (Maladie Alzheimer) légère et porteurs de la variante du gène ApoE-4 peuvent entraîner une amélioration significative de la cognition et de la santé métabolique globale grâce à une approche cétogène nutritionnelle prescrite cliniquement visant à restaurer la flexibilité métabolique des tissus périphériques et du cerveau. Comme l’ont montré des recherches cliniques antérieures, la cétose alimentaire est connue pour restaurer la flexibilité métabolique en régulant les voies de signalisation des nutriments kinases de mTOR/AMPK via la production hépatique de corps cétoniques.

S’il y avait la moindre base de vérité dans ce que ce médecin affirme concernant l’ApoE-4, l’Alzheimer et une alimentation cétogène, alors, expliquez-moi ces résultats : 

Dans cette étude de cas, une femme de 71 ans, hétérozygote pour l’ApoE-4 avec des antécédents familiaux de maladie d’Alzheimer (MA) et un double diagnostic de MA légère/syndrome métabolique (MetS), a été soumise à un protocole nutritionnel de 10 semaines visant à élever cétones plasmatiques grâce à un régime cétogène (KD) restreint en glucides et riche en graisses, une alimentation à durée limitée et un exercice physique/cognitif. Les biomarqueurs primaires du MetS ont été mesurés avant/mi-/post-intervention. Le MoCA (Montreal Cognitive Assessment) a été administré avant/après l’intervention par un thérapeute clinicien agréé. Les résultats étaient statistiquement significatifs. Le HOMA-IR a diminué de 75% passant de 13,9 à 3,48. Les triglycérides ont diminué de 50 %, passant de 170 mg/dL à 85 mg/dL. Les VLDL ont chuté de 50 %, passant de 34 mg/dL à 17 mg/dL, et le HgA1c, de 5,7 % à 4,9 %. Le score MoCA de base était de 21/30 ; le score post-traitement était de 28/30. Les résultats significatifs des biomarqueurs MetS et du score MoCA suggèrent qu’un régime cétogène pourrait servir à sauver la cognition chez les patients atteints de MA légère. Les résultats de cette étude de cas sont particulièrement convaincants pour les sujets ApoE-4 positifs (ApoE4+), car les protocoles cétogènes prolongent l’espoir et la promesse en matière de prévention de la MA.

Cette femme a diminué sont HOMA-IR de 75 % en dix semaines. Ses triglycérides ont baissé de 50 %. Son HBA1c a baissé de 5,7 % à 4,9 %, ce qui est très bénéfique dans les cas d’Alzheimer, spécialement chez les porteurs ApoE-4.

La réponse aux affirmations du médecin

Maintenant que nous avons fait le tour de la question du ApoE, et plus particulièrement du ApoE-4, revenons à l’essentiel, les affirmations faites par ce médecin. 

La première affirmation que j’ai citée d’entrée de jeu : 

‘’Je pensais que, comme elle est animée par des médecins, il y aurait quand même un respect minimal de la science.’’

Je disais que j’allais y revenir, et voilà que j’y reviens. Lorsqu’on demande un respect minimal de la science, il faut commencer par appliquer ce que nous demandons. Pourquoi j’affirme ceci? Le bon docteur cite deux études, qui, comme il le précise, sont disponibles sur internet :

Et celle-ci

Ce sont ces études :

Et il se base sur la première pour affirmer que : 

‘’L’apolipoprotéine E APOE*2 et l’APOE*4 sont, respectivement, les variantes génétiques communes les plus protectrices, et augmentant le risque pour la maladie d’Alzheimer (MA)…’

Mais il omet le restant du paragraphe

‘’…à apparition tardive, ce qui rend le statut APOE très pertinent pour la conception d’essais cliniques et la recherche sur la MA en général. Les associations des génotypes APOE avec la MA sont modulées par l’âge, le sexe, la race, l’origine ethnique et l’ascendance, mais ces associations restent floues, en particulier parmi les groupes raciaux et ethniques peu étudiés dans les domaines de la recherche sur la MA et la génétique.’’

Qui se lit un peu différemment quand nous avons accès au paragraphe complet. Spécialement la portion sur l’association qui est modulée par l’origine ethnique… Du coup, le texte devient beaucoup moins affirmatif. Mais continuons…

Le bon docteur termine sur: 

‘’…cette étude a fourni le plus grand aperçu à ce jour de l’association de l’APOE avec le risque de MA selon l’âge, le sexe, la race, l’origine ethnique et l’ascendance de la population.’’

Cette étude épidémiologique établit une corrélation entre le gène ApoE-4 et le risque de développer l’Alzheimer. 

Je répète : 

Cette étude épidémiologique établit une corrélation entre le gène ApoE-4 et le risque de développer l’Alzheimer. 

Définition de corrélation : 

Liaison entre deux caractères (corrélation simple) ou plus (corrélation multiple) telle que les variations de leurs valeurs soient toujours de même sens (corrélation positive) ou de sens opposé (corrélation négative).(Larousse)

Pourquoi j’insiste sur ce point? Parce que c’est probablement une des premières choses que l’on apprend en statistique

Le fait que deux variables soient « fortement corrélées » ne démontre pas qu’il y ait une relation de causalité entre l’une et l’autre. Le contre-exemple le plus typique est celui où elles sont en fait liées par une causalité commune. Cette confusion est connue sous l’expression Cum hoc ergo propter hoc.

En simple : une corrélation ne démontre pas une causalité. 

Vous voulez un exemple de cela? 

Dans ce tableau, les statistiques sur le nombre de personnes qui se noient dans une piscine et le nombre de films dans lequel Nicolas Cage apparaît. Manifestement, ce Nicolas Cage est un danger public, il faut l’interdire de jouer dans des films! Plus il joue dans de film, par année et plus de gens se noient! 

Une corrélation ne démontre pas une causalité.

Il y a toujours des ambulances sur les lieux d’accidents. Les ambulances causent les accidents?

Une corrélation ne démontre pas une causalité.

La plus grosse faiblesse de cette étude? Ils ont constaté une variation de l’impact des différents gènes. Ils l’ont noté. Ils ont constaté une modulation en fonction de l’âge, de l’ethnicité, etc. Mais, en aucun temps, ils ont regardé ce que ces gens mangeaient. Et ils affirment que les raisons de ces variations restent floues. Ils ont fait tout un travail de recherche, manifestement. L’étude Nigérienne dont j’ai parlé plus haut date de 1995, l’autre sur les Italiens de 2001.

Et maintenant, l’argument qui tue du bon docteur! 

”Ok, me direz-vous, mais est-ce bien dû au cholestérol? Eh bien, on peut prétendre ‘non’ mais on apprendra ‘oui’”

Et il cite le deuxième papier. Une bombe. 

‘’…nous donne l’implacable conclusion : Ces résultats renforcent les preuves selon lesquelles les taux de cholestérol LDL-C augmentent le risque de MA. D’autres initiatives visant à étudier la relation entre le cholestérol et la MA sont nécessaires.’’

Implacable conclusion? Vraiment? Alors, pourquoi est-ce que les auteurs du papier affirment que d’autres initiatives visant à étudier la relation entre le cholestérol et la MA sont nécessaires? Peut-être que c’est parce que les auteurs sont de vrais scientifiques, eux, et qu’ils se gardent un certain devoir de réserve, de nuance? 

‘’Les limites de cette étude incluent la possibilité d’un biais de classification erroné lors de l’utilisation de mesures de base uniques du cholestérol et le manque de vérification du diagnostic clinique du sous-type de démence. Nous n’avons pas non plus été en mesure d’étudier l’effet d’autres variables modératrices, telles que le pays ou la cohorte. Peut-être que la relation entre les niveaux de lipides et le risque de MA probable changerait si la même cohorte était analysée. De plus, nous n’avons pas pu évaluer l’association possible entre les niveaux d’alimentation et d’exercice et les niveaux sériques de LDL-C, HDL-C, TC et TG. De plus, d’autres variables ont été associées à la MA, mais la méta-analyse incluse ne décrivait pas ces facteurs, de sorte que les résultats n’ont pas pu être ajustés davantage. L’indice de masse corporelle, le tabagisme, les accidents vasculaires cérébraux, l’hypertension, le diabète de type 2 et les maladies cardiaques sont également étroitement liés aux taux de lipides sanguins et pourraient affecter le risque de MA.’’

Et c’est drôle, parce que si on regarde, par exemple, le cholestérol total qui ne devrait jamais être élevé, étant la source de tous les maux du monde, on obtient ceci dans ce papier  

’Alors que le TC (cholestérol total) a été identifié comme un marqueur lipidique de l’hyperlipémie, les résultats résumés n’ont pas révélé d’effets significatifs des niveaux de TC sur la MA. Quatre méta-analyses évaluant les effets du cholestérol sérique en milieu de vie sur le risque de démence et de MA en fin de vie ont donné des résultats contradictoires. Plusieurs études affirment que des taux de cholestérol élevés à un âge moyen représentent un facteur de risque de MA, mais qu’il n’existe aucune différence détectable dans les taux de cholestérol à un âge avancé. Par conséquent, les effets non significatifs du TC sur la MA dans les études prospectives (30 ans de suivi) pourraient s’expliquer par les variations des niveaux de TC et la progression de la maladie.’’

Alors, le cholestérol, il est lié ou pas avec la maladie? Ici, on prétend que non! 

Même si les études ont révélé que la MA est impliquée dans le métabolisme des lipides, les résultats ont indiqué que l’effet du LDL-C, du HDL-C, du TC et du TG sur le développement de la démence était différent. Nous avons constaté que, par rapport aux sujets HC, les taux de LDL-C étaient plus élevés chez les participants atteints de la MA, alors que les taux de HDL-C, de TC et de TG n’étaient pas des caractéristiques sensibles de la MA.

Ils ont constaté que chez les personnes avec Alzheimer, les taux de LDL-C étaient plus élevés. Corrélation. Mais est-ce qu’ils ont démontré la causalité? La réponse est non. Et ce n’est pas moi qui l’affirme, ce sont les auteurs. 

‘’Néanmoins, dans cette étude, les voies par lesquelles des taux élevés de cholestérol LDL influencent le développement de la démence ne sont pas claires.’’

Une corrélation ne démontre pas une causalité.

Conclusion

Primum non nocere. En premier, ne pas nuire. L’ignorance n’est pas un problème, mais l’arrogance oui. Ce médecin nuit aux gens par son arrogance en répandant des inepties qui ne sont pas basées sur la science. Et il ne saurait reconnaître la science même si elle le frappait en plein visage. Les études que j’ai citées qui expliquent les différents mécanismes, dans mon texte, ne sont pas des études épidémiologiques de faible valeur scientifique. Ce sont des études de mécanismes. Elles permettent de comprendre plusieurs mécanismes derrière les liens entre le ApoE-4 et l’Alzheimer. Et ces hypothèses, parce que ce sont des hypothèses, non pas des certitudes, expliquent les résultats intrigants dans des études comme celle sur les Nigériens, ou sur les Italiens. Et ces hypothèses permettent aussi d’expliquer les résultats cliniques obtenus sur de vrais humains comme dans l’étude de cas citée plus haut. Un vrai scientifique sait qu’une corrélation ne démontre pas une causalité. Et ceci est une preuve que ce type est loin d’être un scientifique. 

AVIS :

L’auteur n’est pas un professionnel de la santé et les propos dans ce texte ne doivent pas être considérés comme étant des recommandations d’ordre médical. Avant de faire un changement à votre alimentation, spécialement si vous avez des conditions médicales particulières, veuillez consulter un professionnel de la santé.

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Je vous mets les liens de 2 vidéos qui ont inspiré une partie de ce texte. Des vidéos fait par de vrais scientifiques. Les docteurs Nadir Mir Ali, cardiologue et Nick Norwitx, phd. 

Les vidéos sont en anglais, vous pouvez utiliser les sous titres automatique.

 

 

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