Le point sur les protéines en alimentation faible en glucides
Lorsque les gens adoptent un régime cétogène, la question à savoir combien de protéines, ils doivent consommer se pose rapidement. Dernièrement, une tendance tente de s’implanter dans le mode de l’alimentation faible en glucides. Cette tendance, basée sur le CICO (Calorie In, Calorie Out) encore une fois, prétend qu’il est avantageux pour la perte de poids de réduire sa consommation de lipides et d’augmenter sa consommation de protéines. Cette tendance découle grandement de Ted Naiman et de son ratio P:E. Malheureusement, non seulement cette hypothèse est totalement fausse, elle est totalement irresponsable, car elle peut mettre la santé des gens en jeu lorsque le ratio de lipides versus les protéines est inférieur à 1 g pour 1 g. Regardons donc, ce que la science en dit.
Qu’est-ce qu’une protéine?
On décrit souvent les protéines comme étant les briques du vivant. Ce qui n’est pas très exact. Les briques élémentaires du vivant sont, en réalité, les acides aminés qui composent les protéines. Les protéines sont représentées comme l’image de gauche. Ce sont des macromolécules. C’est-à-dire des très grosses molécules. On les retrouve partout dans les cellules vivantes. Leur structure est composée de chaînes de résidus d’acides-aminés. Certaines protéines agissent comme enzymes dans le corps, certaines servent de structure comme le collagène. Elles ont de nombreuses fonctions dans le corps humain.
Les protéines sont un des 3 macronutriments en alimentation, qui sont les lipides, les glucides et les protéines.
Qu’est-ce qu’un acide aminé?
C’est une molécule que l’on dit un acide carboxylique qui possède un groupe amine. D’où son nom, d’acide aminé. Sans vouloir être trop technique, ce qui importe de savoir c’est qu’il y a 22 acides aminés qui sont dits : protéinogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent constituer des protéines. Ce sont ces acides aminés là qui nous intéressent, ce sont eux que nous retrouvons partout dans notre corps. Les acides aminés constituant l’essentiel de la masse du corps humains après l’eau.
Certains acides aminés sont essentiels à l’être humain dans le sens ou ces acides aminés ne peuvent pas être fabriqués par le corps et doivent être apporté de l’extérieur tandis que le corps peut fabriquer les acides aminés non essentiels.
Certains acides aminés sont :
- Gluco-formateurs : ils sont susceptibles de former du glucose via la néoglucogenèse
- Céto-formateurs : ils sont susceptibles de former des corps cétoniques par la cétogenèse
- À la fois gluco et céto formateurs
Résumé
Les acides aminés sont les blocs qui composent les protéines. Les protéines sont des assemblages d’acides aminés
La digestion des protéines
Les protéines sont présentes dans tout le vivant. Ce qui signifie qu’on retrouve des protéines de sources animales (de la viande), de sources végétales (des fruits et légumes), de sources bactériennes et fongiques. Ces protéines ont toutes la même destinée lorsque consommées, elles sont désagrégées par les protéases qui sont les enzymes de digestion des protéines et ce mécanisme commence dans l’estomac. C’est pourquoi la supplémentation en collagène est inutile dans le sens que ce collagène sera hydrolysé en ses composantes de bases, les acides aminés et rien ne prouve que ces briques seront recombinées par la suite pour reformer du collagène à nouveau. Je sais que certaines études sur le collagène affirment qu’il y a des bienfaits à en consommer en suppléments, mais le problème est que les études qui affirment mesurer ces effets sont financées par l’industrie des suppléments alimentaires et sont généralement de très faible valeur scientifique.
Il est très important de bien comprendre la digestion des protéines afin de pouvoir défaire tous les mythes derrières les protéines. Même si c’est un processus complexe, je vais tenter de vulgariser la matière au maximum, de garder cela relativement simple et je vais préciser les points les plus importants.
1ʳᵉ étape : Les protéines sont catabolisées en acides aminés et en peptides (chaînes d’acides aminés)
2ᵉ étape : Les peptides sont catabolisées en acides aminés
3ᵉ étape : Les dipeptides et les tripeptides qui restent sont catabolisées en acides aminés.
Tous les acides aminés passent par la veine porte, 75% sont captés par le foie, 25% par les autres tissus extra-hépatiques. Les acides aminés vont rejoindre le pool d’acides aminés du corps. C’est-à-dire la réserve d’acides aminés libres.
« Le pool des acides aminés est formé par l’hydrolyse des protéines alimentaires et cellulaires. Il représente environ 100 g pour un individu de 70 kg et est suffisant pour assurer le renouvellement des protéines de l’organisme. »
Si nous regardons l’image à droite, nous retrouvons au centre le bassin (pool) d’acides aminés. Ce bassin est maintenu plein par l’apport en acides aminés alimentaires (protéines). Lorsque ce bassin déborde, ce trop-plein est éliminé par l’oxydation des acides aminés sous la forme d’urée et de CO2 (à droite). Les protéines corporelles en fin de vie sont décomposées en acides aminés qui reviennent au bassin. Et les nouvelles protéines corporelles sont formées d’acides aminés qui proviennent du bassin. Voilà, en résumé, comment fonctionne le pool d’acides aminés.
Comme nous pouvons déjà le constater, un mythe vient de disparaître. Les surplus d’acides aminés provenant d’un surplus de protéines ne sont pas convertis en gâteau au chocolat. Ils sont éliminés sous forme d’urée et de CO2. La néoglucogenèse est un processus régulé par le glucagon et il est géré en fonction de la demande de glucose, non pas en fonction de l’offre en acides aminés.
De plus, la contribution des protéines alimentaires à la néoglucogenèse (la production de glucose par le foie) est minime comme l’indique cette citation :
« En conclusion, cette étude a mis en évidence le fait qu’une proportion importante des squelettes carbonés libérés par la désamination alimentaire des acides aminés était convertie en glucose au cours des 8 h suivant l’ingestion d’un repas composé de protéines, de lipides et sans glucides. Dans le cadre d’un repas hypocalorique, la gluconéogenèse est susceptible d’être maximale par rapport aux repas contenant des glucides. Malgré cela, la contribution des acides aminés alimentaires au glucose était de 8 %, dépendant principalement de la disponibilité des AA gluconéogènes, alors que celle des AA endogènes pouvait atteindre 20 %. Il est probable que la majeure partie de cette production, ∼70%, était due à la dégradation du glycogène hépatique résiduel, qui pourrait être suffisant, même après un jeûne nocturne. On peut donc supposer que la participation des protéines alimentaires sera négligeable en présence de glucides dans le repas. Nous avons fourni la première preuve directe que dans des conditions gluconéogéniques optimales et dans une situation nutritionnelle réaliste, les protéines alimentaires ne contribuent que relativement modestement au maintien de la glycémie. »
Ils ont mesuré la quantité d’acides aminés qui ont été utilisés pour fabriquer du glucose via la néoglucogenèse dans un contexte ou celle-ci était maximisée par un repas sans aucun glucide. Seul 8% des acides aminés utilisés provenait des protéines alimentaires. Pour plus de détails, voir cet article
Résumé
Les protéines que nous mangeons ne peuvent pas être utilisées tellles quelles. Elles doivent être décomposées en briques élémentaires, c’est-à-dire en acides aminés. Nous avons une certaine quantité d’acides aminés libre en circulation dans le corps en tout temps. Ce bassin d’acide aminé est maintenu par notre alimentation lorsqu’il est bas, et par notre foie et nos reins quand il est trop plein.
Le catabolisme des protéines
Contrairement aux glucides (sous forme de glycogène) ou aux lipides (sous forme de graisses), les acides aminés ne peuvent pas être stockés.
La transamination (ou l’aminotransfert) est le processus qui transfère le groupe amine de l’acide. Que ce soit lors de la synthèse de l’acide aminé ou de sa dégradation. Par exemple, dans l’image de droite, l’acide aminé ALANINE subit le transfert de son groupe amine (NH3+) qui est remplacé par un atome d’oxygène (O).
Les acides aminés en excès par rapport aux besoins nécessaires à la synthèse des protéines subissent une première dégradation qui enlève le groupe amine de la molécule. Ceci est exécuté soit par transamination ou par oxydation. Je ne passerai pas à travers l’ensemble des réactions, cependant, ce qui est à retenir, c’est que la désamination oxydative est très active dans le foie et les reins et à la fin, de l’ammoniac est libéré. Cet ammoniac doit être éliminé. Un surplus d’ammoniac dans le sang s’appelle une hypèrammoniémie et cette condition est potentiellement mortelle.
Il n’y a rien de spécialement contesté dans ce que je vous explique, ici. C’est ce qu’on appelle le cycle de l’urée. C’est un mécanisme bien connu.
Résumé
Le catabolisme des protéines, leur dégradation, produit de l’ammoniac qui doit être éliminé.
Limites du métabolisme des protéines
Pour se débarrasser de l’ammoniac produit, le corps doit la transformer en urée. On ne peut pas calculer le taux d’élimination de l’ammoniac, car une partie est éliminée par la peau et les poumons et cette élimination semble supérieure à la production d’urée dans l’urine. Ce qui semble suggérer que nous avons des réservoirs tampons d’ammoniac qui nous permettent de survivre à des jours plus riches en protéines entrecoupés de jours plus pauvres.
Le taux maximal d’élimination de l’urée par l’urine est de 0,53 g / kg de ¾ du poids corporel. (¾ de poids corporel correspondant à la masse maigre). Le ratio de poids moléculaire entre un atome d’azote et le poids moléculaire moyen des acides aminés est de 6,05x. Ce qui fait que la limite effective d’élimination de l’urée par l’urine est de
0,53 x 6,05 = 3,21 g de protéines/ kg de masse maigre.
Si quelqu’un devait manger au-dessus de cette quantité de protéines pendant trop longtemps, il remplirait ses réservoirs tampons d’ammoniac et risquerait l’hypèrammoniémie.
Le calcul de la masse maigre est le poids total – le poids de la masse graisseuse.
Ce qui donnerait par exemple :
Un homme de 60 kg avec 25% de graisse corporelle aurait 45 kg de masse maigre.
45 k x 3,21 g = 114 g de protéines par jour.
Et si cet homme était beaucoup plus maigre? Par exemple, 15% de gras corporel?
51 kg x 3,21 g = 164 g de protéines par jour.
- La quantité change, mais le ratio que cette quantité représente dans notre alimentation reste le même.
- 3,21 g est la valeur maximale. Une valeur sécuritaire serait de 2,5 g / kg de poids.
Résumé
Nous pouvons éliminer l’urée produite par 3,21 g de protéines / kg de masse maigre au maximum. Au-delà de cette quantité, l’ammoniac va s’accumuler dans le sang. C’est l’hyperammoniémie.
Le mal du caribou, le jeûne du lapin ou l’empoissonnement protéinés
Le mal du caribou est une forme de malnutrition aiguë. Elle est causée par une consommation excessive de viande maigre associée, une absence de lipides alimentaires et certains facteurs de stress comme un environnement sec ou un grand froid peuvent contribuer. Les symptômes incluent la diarrhée, des maux de tête, une grande fatigue, une baisse de la tension artérielle, un rythme cardiaque ralentit, et une sensation de malaise et de faim qui ne peut être satisfaite que par des matières grasses ou des glucides.
Est-ce une problématique nouvelle ? Pas vraiment.
« Les groupes qui se nourrissent d’animaux à viande grasse sont les plus chanceux parmi ceux qui vivent de la chasse, car ils ne souffrent jamais de problème lié à un déficit en graisse. Ce problème est particulièrement important, en ce qui concerne l’Amérique du Nord, chez les Indiens qui vivent en forêt et dont la survie dépend parfois des lapins, l’animal le plus maigre que l’on puisse trouver dans le Nord, et qui développent un déficit en graisse extrême connu sous le nom de diète du lapin. Les mangeurs de lapin qui n’ingèrent pas de graisse provenant d’une autre source (castor, orignal, poisson) ont de la diarrhée dans la semaine qui suit, ainsi que des maux de tête, une grande fatigue et une sensation de malaise. S’il y a assez de lapins, les gens vont en manger jusqu’à ce que leurs estomacs soient pleins, mais quelle que soit la quantité ingérée, ils restent sur leur faim. Certains pensent qu’un homme meurt plus vite s’il mange en permanence de la viande maigre que s’il ne mange rien, mais on n’a pas rassemblé de preuves suffisantes dans le Nord pour étayer cette théorie. Les décès liés à la diète du lapin ou à d’autres viandes maigres sont rares, car tout le monde connait le problème et adopte naturellement des mesures préventives»
Cette citation provient de Vilhjalmur Stefansson, explorateur de l’arctique. Et qu’est-ce que Darwin peut nous dire sur le sujet?
« Nous étions ici en mesure d’acheter des biscuits. Cela faisait maintenant plusieurs jours que je n’avais rien mangé d’autre que de la viande. Ce nouveau régime ne me déplaisait pas, mais j’avais l’impression qu’il m’aurait convenu pour des travaux ardus. J’ai entendu dire que des patients en Angleterre, qui voulaient se limiter à une alimentation exclusivement animale, même avec l’espoir de vivre, n’ont à peine pu s’y tenir. Pourtant, les Gaucho dans la Pampa, pendant des mois, ne mangent rien d’autre que de la viande bovine. Mais ils mangent, j’observe, une très grande proportion de graisse, ce qui est d’une nature moins animale; et ils détestent particulièrement la viande sèche, comme celle de l’Agouti. De même, le Dr Richardson a remarqué «que lorsque les gens se sont nourris pendant longtemps uniquement de viande maigre, le désir de graisse devient si insatiable, qu’ils peuvent consommer une grande quantité de graisse pure, même huileuse, sans nausée» ce qui me semble un fait physiologique curieux. C’est peut-être dû à leur régime à base de viande que les Gauchos, comme les autres animaux carnivores, peuvent rester longtemps sans manger. On m’a dit qu’à Tandil, des soldats ont volontairement poursuivi un groupe d’Indiens pendant trois jours, sans boire ni manger. »
Résumé
L’empoisonnement aux protéines lorsque nous mangeons de la viande maigre sans gras est un phénomène connu depuis plus d’un siècle et potentiellement dangereux.
Est-ce que l’empoisonnement aux protéines est le seul problème potentiel ?
Non. En plus de tous les symptômes énumérés précédemment, une consommation excessive de protéines est aussi associée à une baisse du taux de testostérone sanguin. Comme dans cette étude durant laquelle 309 personnes qui ont consommé une alimentation très élevée en protéines ont vu leur testostérone diminuée de 37%. Une quantité élevée de protéines est aussi associée à une hausse du cortisol ce qui peut entraîner un affaiblissement du système immunitaire.
Tous ces problèmes surviennent lorsque les protéines dépassent le ratio de 1 g de protéines pour 1 g de lipides.
Consommation sécuritaire de protéines et de lipides
Bien que l’empoisonnement aux protéines puisse être mortel, il l’est rarement. Simplement parce qu’il entraîne des symptômes relativement désagréables et d’instinct, les gens corrigent la situation. Cependant, il faut comprendre que l’intensité des symptômes dépend du niveau d’ammoniac accumulé. Une consommation de protéines avec un ratio très limité de protéines-lipides peut entraîner un empoisonnement léger avec des symptômes légers. Et cette situation peut perdurer très longtemps. Des jours, voire des semaines. C’est pourquoi il importe de maintenir en tout temps un ratio lipides-protéines minimum de 1 g de lipides pour 1 g de protéines. C’est absolument essentiel pour votre santé.
Quiconque ne tiendra pas compte de ce ratio minimum dans ses recommandations ne sait pas de quoi il parle et vous devriez ignorer ses recommandations.
Comme je l’écrivais dans une publication du groupe Facebook Vivre faible en glucides – Groupe céto, kéto, carnivore, débutant à expert,
« Ce qui importe ici, c’est que ceci varie beaucoup d’une personne à l’autre et ce n’est pas un phénomène binaire dans le sens ou vos reins ont la capacité d’éliminer l’ammoniaque et, boum, d’un coup, non. C’est graduel. Ce qui signifie que cette situation peut se produire bien en deçà de 3,35 g/kg/jour. Ce seuil est le seuil auquel vous vous ramassez à l’hôpital. En deçà, vous pouvez quand même avoir un peu trop d’ammoniaque dans le sang sans atteindre le niveau qui entraîne un coma… »
En fonction des recommandations et du calcul d’élimination de l’urée, nous pouvons déterminer qu’une consommation sécuritaire se situe entre 0,8 g/kg de poids et 2,5 g kg de poids.
Résumé
Bien que cette condition soit potentiellement mortelle, la très grande majorité du temps, elle va provoquer des symptômes légers bien que désagréables. Cependant, persister à manger à un ratio qui entraîne cette condition est délétère, et potentiellement dangereux. Il est donc essentiel de maintenir au minimum le ratio sécuritaire de 1 g pour 1 g.
Combien de protéines par jour devrais-je consommer ?
Aux USA, le RDA (Recommend Daily Allowance) est de 0,8 g / kg de poids réel. La même recommandation s’applique au Canada. Cependant, cette quantité est loin d’être optimale. Nous parlons du seuil minimal absolu pour éviter les carences.
Un papier très intéressant et récent fixe le minimum à 1,25 g / kg de poids réel / jour.
La quantité personnelle que chaque individu varie en fonction de nombreux facteurs, mais l’âge, et le niveau d’activité sont des facteurs importants.
- Pour les adultes actifs, la quantité recommandée est de 1,2 à 2.0 g / kg / jour.
- Pour les personnes plus âgées, la recommandation est de 1,0 à 1,5 g / kg / jour.
- En entrainement en hypertrophie musculaire, le maximum est de 1,62 g / kg / jour.
Plus votre niveau d’activité est élevé, et plus votre besoin en protéine sera élevé.
Résumé
Les recommandations optimales de protéines ne sont jamais une limite, mais bien un objectif. Il vaut toujours mieux viser le haut de la fourchette. Non pas le minimum. Vous devriez donc consommer entre 1,25 g et 2,0 g / kg de poids approximativement.
Quel type de protéines ?
Un fait est incontestable : Toutes les protéines ne sont pas égales.
Ce qui fait que non seulement la quantité importe, mais cette quantité doit être ajustée en fonction de la qualité des protéines consommées. Quels sont ces critères de qualités?
- La digestibilité
- Les antinutriments
- La composition en acides aminés
- La biodisponibilité après ingestion
- La capacité à promouvoir la synthèse musculaire
La digestibilité
Il existe plusieurs méthodes pour évaluer la digestibilité des protéines. La méthode adoptée par la FDA aux USA est le Protein Digestibility-Dorrected Amino Acid Score (PDCAAS).
« À l’aide de la méthode PDCAAS, les classements de qualité des protéines sont déterminés en comparant le profil d’acides aminés de la protéine alimentaire spécifique à un profil d’acides aminés standard, le score le plus élevé possible étant de 1,0. Ce score signifie, après digestion de la protéine, qu’elle apporte par unité de protéine 100% ou plus des acides aminés indispensables nécessaires. »
La formule de calcul du pourcentage de PDCAAS est :
(mg d’acide aminé limitant dans 1 g de protéine test / mg du même acide aminé dans 1 g de protéine de référence) x pourcentage de digestibilité vraie fécale’’.
Donc, le PDCAAS mesure combien d’acides aminés essentiels sont réellement apportés par la protéine et si cela comble l’ensemble des besoins de l’humain. Un résultat inférieur à 100% signifie que cette protéine ne comble pas tous les besoins d’un humain.
À l’exception de quelques isolats de protéines, toutes les sources de protéines végétales ont obtenu un score inférieur à 100%. Elles ont donc toutes un score inférieur aux protéines animales.
« Outre le PDCAAS, la Consultation d’experts de la FAO sur l’évaluation de la qualité des protéines alimentaires dans la nutrition humaine a suggéré que les protéines soient décrites en fonction de leur teneur en acides aminés digestibles. Chaque acide aminé doit être considéré comme un nutriment individuel, car la digestibilité peut différer d’un acide aminé à l’autre. Ainsi, en mars 2013, la FAO a proposé un score de qualité des protéines nommé Digestible Indispensable Amino Acid Score (DIAAS), qui prend en compte la teneur en acides aminés digestibles par rapport à une protéine de référence et sa digestibilité iléale. La FAO a suggéré d’utiliser la véritable digestibilité iléale pour chaque acide aminé pour calculer le DIAAS, plutôt que la véritable digestibilité fécale. La digestibilité iléale reflète mieux l’absorption des acides aminés alimentaires, car elle ne prend pas en compte l’azote du microbiote. Les protéines végétales étudiées jusqu’à présent se caractérisent par un DIAAS inférieur à 100 %, qui est, là encore, inférieur à celui des protéines animales. » (21)
Selon cet autre outil de mesure de la digestibilité des protéines, les protéines animales sont supérieures aux protéines végétales.
Résumé
Les protéines animales sont plus facilement digérées et apportent l’ensemble des acides aminés essentiels à l’être humain, tandis que les protéines végétales sont moins bien digérées et sont incomplètes.
Les antinutriments
Les antinutriments sont des composés qui interfèrent avec l’absorption des nutriments. Ils sont les mécanismes de défense des végétaux. Avec le temps, nos ancêtres ont développé des méthodes afin de réduire leur impact sur nous comme la fermentation, le trempage, la cuisson, etc. Cependant, ces composés restent présents et peuvent avoir des impacts importants.
« La présence de certains composés bioactifs appelés facteurs antinutritionnels, tels que l’acide phytique, les inhibiteurs de protéase, les hémagglutinines, les glucosinolates, les tanins et le gossypol, pourrait également affecter la digestibilité des sources de protéines végétales. Par exemple, l’acide phytique, qui se trouve dans les céréales, les graines et les noix (et est connu pour chélater les minéraux et ainsi réduire leur biodisponibilité), peut également interagir avec les protéines, entraînant une diminution de la digestibilité’»
La composition en acides aminés
Les sources de protéines d’origine végétale ont généralement une teneur en leucine plus faible (7,1 % ± 0,8 %) que les sources de protéines d’origine animale (8,8 % ± 0,7 % et même plus de 10 % dans certaines protéines laitières). De plus, les sources de protéines végétales sont déficientes en certains acides aminés essentiels pour les besoins de l’organisme (par exemple, la lysine dans les céréales). Lorsqu’un acide aminé essentiel est limitant, tous les autres acides aminés ne seront pas correctement utilisés pour la synthèse des protéines et seront ainsi désaminés et oxydés puis éliminés de manière irréversible. La limitation des acides aminés pourrait donc influencer l’accrétion de protéines corporelles.
La biodisponibilité après ingestion
« La valeur nette d’utilisation postprandiale des protéines était donc plus faible pour les protéines de blé (66 %) que pour les protéines de lait (80 %) »
Des études cliniques et animales ont également montré que les acides aminés des protéines de soja étaient plus dégradés en urée que les acides aminés des protéines de caséine ou de lactosérum et, par conséquent, étaient moins disponibles pour la synthèse des protéines dans les compartiments périphériques, y compris le muscle squelettique. Les pertes d’azote par désamination ou perte intestinale sont plus importantes après l’ingestion de protéines végétales qu’après l’ingestion de protéines animales. De ce fait, la disponibilité périphérique des acides aminés issus des protéines végétales est inférieure à celle des protéines animales. Les destins métaboliques des acides aminés provenant de protéines végétales et animales sont donc différents, entraînant des différences métaboliques dans les tissus périphériques comme le muscle squelettique. Wilkinson et al. et Tang et al. ont évalué l’effet d’un apport aigu de protéines végétales versus animales sur la stimulation postprandiale de la synthèse des protéines musculaires chez des jeunes sujets. Wilkinson et al. ont montré que chez les hommes jeunes pratiquant des exercices de résistance, la consommation de lait écrémé se caractérisait par un taux de synthèse de protéines musculaires supérieur de 43 % à celui des sujets consommant dans le même état une boisson iso-azotée et iso-calorique contenant de l’isolat de protéines de soja.
La capacité à promouvoir la synthèse musculaire
« Chez les personnes âgées, le taux de synthèse des protéines musculaires était de 30 à 40 % inférieur après la consommation d’une quantité donnée d’hydrolysats de protéines de soja ou de blé par rapport à l’isolat de protéines de lactosérum ou à la caséine micellaire. Yang et al. ont montré que la consommation d’isolat de protéines de soja chez des hommes âgés au repos ne stimulait pas le taux de synthèse des protéines musculaires, qui restait inférieur à celui induit par la consommation de la même quantité d’isolat de protéines de lactosérum. À noter que cette observation a été rapportée quelle que soit la quantité de protéines ingérées (20 g ou 40 g). »
Conclusion
Les protéines sont un macronutriment très important dans l’alimentation. Et comme les glucides et les lipides, la science entourant les protéines peut sembler controversée car les informations dans la sphère de l’alimentation faible en glucides au sujet des protéines sont très variable en fonction des sources et très souvent ces informations ne sont pas basées sur la science. De nombreux mythes circulent à leur sujet, que ce soit les protéines excédentaires qui se transforment en glucose, ou bien qu’on peut manger un ratio de plus élevé en protéines qu’en lipides, ces mythes peuvent mettre en danger la santé des gens. Une consommation adéquate de protéines de qualités accompagnés de lipides en bonne quantité est la seule stratégie efficace pour une santé à long terme. Et surtout, prendre en considération que le ratio de 1 g de lipides pour 1 g de protéines est un ratio minimum sécuritaire, non pas un ratio optimal. En général, on suggère un ratio de 1,5 g de lipides pour 1 g de protéines. N’oubliez jamais que ce n’est pas le gras que vous mangez qui vous a fait prendre du poids. Alors, ce n’est pas en coupant le gras que vous allez en perdre. C’est en récupérant votre santé métabolique.
AVIS :
L’auteur n’est pas un professionnel de la santé et les propos dans ce texte ne doivent pas être considérés comme étant des recommandations d’ordre médical. Avant de faire un changement à votre alimentation, spécialement si vous avez des conditions médicales particulières, veuillez consulter un professionnel de la santé.
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