Cholestérol et maladies cardiaques – il y a une relation, mais ce n’est pas ce que vous pensez

Voici une traduction libre de l’article ‘Cholesterol & heart disease – there is a relationship, but it’s not what you think’ par le Zoë Harcombe Ph.D. à laquelle j’ai ajouté certains commentaires personnels qui seront en italiques.

Cette publication est dédiée à Anne qui m’a posé une superbe question sur le cholestérol. Cela m’a emmené à faire ce que j’avais l’intention de faire depuis que j’ai lu The Great Cholesterol Con du Dr Malcolm Kendrick…

Le Dr Kendrick a effectué quelques analyses à l’aide des données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’OMS possède une grande quantité de donnée provenant de près de 200 pays sur plusieurs éléments portant sur la santé, bien plus que vous pourriez l’imaginer – cela vaut vraiment un coup d’œil un après-midi pluvieux et hivernal. C’est à ce moment-là que le Dr Kendrick a présenté au monde deux études des Sept Pays différentes – (pour ceux qui ne sont pas familier avec cette histoire, c’est l’étude des Sept Pays de Ancel Keys qui a donné naissance aux histoires d’hypothèses gras-cœur). Le Dr Kendrick a pris les sept pays avec l’apport en graisses saturées le plus faible, puis les sept pays avec l’apport en graisses saturées le plus élevé. Vous devrez peut-être lire ceci deux fois – mais il a trouvé ceci: « Chacun des sept pays ayant la plus faible consommation de graisses saturées a des taux de maladie cardiaque significativement plus élevés que chacun des pays ayant la plus forte consommation de graisses saturées ». Note du traducteur : Afin de permettre une meilleure compréhension de ce passage, je vais le réécrire différemment. « Dans la liste des sept pays qui consommaient les niveaux de gras saturés les plus faibles, si vous prenez n’importe quel de ces pays, incluant celui qui consommait le moins de gras saturés sur les sept… ce pays avait un taux de maladie cardiaque plus élevé que n’importe quel des sept pays qui consommaient le plus de gras saturés, incluant le pays qui en consommait le plus dans les sept. Donc, si on compare le pays qui consommait le moins de gras saturé avec le pays qui en consomme le plus, on parle ici des extrêmes, le pays qui a le moins de maladie cardiaque est celui dont le niveau de consommation de gras saturé est le plus élevé.

Le prochain chapitre de The Great Cholesterol Con continue en examinant le cholestérol et les maladies cardiaques (et les taux de mortalité globaux) et cite de nombreuses grandes études où il est démontré qu’un taux de cholestérol bas est associé à une mortalité plus élevée. Cependant, cela m’a fait réfléchir – après avoir examiné les données sur les graisses saturées et les maladies cardiaques, examinons simplement les données sur le cholestérol versus les maladies cardiaques et allons au fond de cette hypothèse en décortiquant toutes les allégations.

En fait, cela n’a pas pris énormément de temps – moins de quelques heures un samedi après-midi. Vous allez dans la zone des statistiques de l’OMS sur leur site Web, puis vous choisissez parmi les facteurs de risque les données pour le cholestérol (ils associent cholestérol à un facteur de risque en partant…) Et vous regardez ensuite: Fardeau global de maladie (mortalité); Toutes les causes; Maladies non transmissibles puis G Maladies cardiovasculaires (MCV – CVD en anglais). Les décès par MCV comprennent les cardiopathies ischémiques et les maladies cérébrovasculaires – ce qui signifie pour nous des crises cardiaques fatales et des accidents vasculaires cérébraux mortels. Ensuite vous trouvez l’année la plus récente où vous pouvez obtenir les données des deux ensembles pour les comparer. Ici, cela s’avère être 2002. Enfin, vous téléchargez leurs données dans le format très convivial de feuille de calcul (CSV) – coupez les tableaux et collez-les dans un fichier Excel, puis essayez de vous rappeler comment faire des diagrammes de dispersion dans Excel!

Avant de vous révéler les résultats, nous devons revenir en arrière pour un rappel rapide de ce que nous savons sur le cholestérol et, espérons-le, ceci pourra par la suite servir de fiche d’information pour toutes les questions sur le cholestérol que nous recevons continuellement.

Le rôle du cholestérol

Il est pratiquement impossible d’expliquer à quel point le cholestérol est vital pour le corps humain. Si vous n’aviez pas de cholestérol dans votre corps, vous seriez mort. Chaque cellule de votre corps est recouverte d’une membrane (imaginez la membrane comme une « peau » ou une barrière protectrice autour de chaque cellule). Cette membrane est composée en grande partie de cholestérol, de graisses et de protéines. Les membranes sont des structures poreuses, pas des parois solides, laissant entrer les nutriments et les hormones tout en empêchant les déchets et les toxines de pénétrer. Si le cholestérol était éliminé des membranes cellulaires, les cellules exploseraient littéralement à cause de la pression d’eau interne. Les êtres humains meurent tout simplement sans cholestérol.

Le cholestérol est vital pour la production d’hormones – les hormones sexuelles et donc l’ensemble du système reproducteur humain dépendent totalement du cholestérol. Par conséquent, non seulement les humains crèveraient sans cholestérol, mais la race humaine disparaitrait.

Le cholestérol est vital pour la digestion. Le corps humain utilise le cholestérol pour synthétiser les acides biliaires. Sans sels biliaires riches en cholestérol, le corps humain ne pourrait pas absorber les acides gras essentiels ou les vitamines liposolubles (A, D, E et K) et des carences graves, voire mortelles, pourraient se développer. (Il est donc intéressant de noter que la nature met du cholestérol dans pratiquement tous les aliments qui contiennent des graisses – fournissant un mécanisme de digestion en même temps).

Le cholestérol est vital pour le cerveau, le système nerveux central et le fonctionnement de la mémoire (c’est pourquoi les effets secondaires des statines incluent la perte de mémoire, la confusion mentale et une sensation de ne pas être comme d’habitude). Même si le cerveau ne représente que 2% du poids corporel, il contient environ 25% du cholestérol corporel. Les connexions vitales entre les terminaisons nerveuses dans le cerveau, qui aident à conduire les impulsions électriques qui rendent possible le mouvement, la sensation, la réflexion, l’apprentissage et la mémoire, sont principalement constituées de cholestérol.

Le cholestérol est essentiel pour les os et pour tous les rôles joués par la vitamine D. La vitamine D est surtout connue pour son rôle dans le métabolisme du calcium et du phosphore, et donc dans la santé des os, mais nous découvrons à chaque jour des effets supplémentaires potentiels dans les domaines de la santé mentale à la santé immunitaire. La vitamine D peut être ingérée (et, ce qui est intéressant encore une fois, elle se retrouve dans les aliments riches en cholestérol) et elle peut être fabriquée à partir du cholestérol cutané. Les recommandations « santés » d’éviter le soleil, de prendre des médicaments hypocholestérolémiants (statines), de suivre un régime alimentaire pauvre en cholestérol (quoi que cela soit supposé être) – combinés à l’absence même d’un apport alimentaire recommandé en vitamine D – contribuent sans aucun doute à des maladies modernes qui seraient évitables.

L’une des principales raisons pour lesquelles nous devons passer environ un tiers de notre vie à dormir est de donner au corps le temps de produire du cholestérol, de réparer les cellules et d’effectuer d’autres entretiens essentiels.

Voici donc les principales fonctions vitales que le cholestérol remplit, mais retenez ce fait – il est absolument vital et nous mourrons instantanément sans cholestérol.

Vous connaissez peut-être le terme acides gras essentiels ou acides aminés essentiels (les protéines se décomposent en acides aminés). Le terme « essentiel » utilisé en nutrition signifie qu’il est essentiel que nous en consommions dans notre alimentation parce que le corps ne peut pas en fabriquer. Le corps fabrique du cholestérol. Cela me dit que le cholestérol est encore plus vital que les acides gras essentiels ou les acides aminés essentiels – même si ceux-ci sont essentiels à la vie – et donc que la conception du corps humain est telle qu’il n’a pas été laissé au hasard que nous devions obtenir du cholestérol de la nourriture. Sur les quelque 500 rôles du foie, un de ces rôles consiste à produire du cholestérol. Le cholestérol étant trop vital pour être laissé au hasard de la nutrition.

Qu’est-ce qui a mal tourné?

Alors, comment quelque chose d’aussi vital est-il devenu plus vilipendé qu’un meurtrier de masse? Je pense que cela se résume à trois choses (je ne prends pas le crédit de ce point de vue – il est là pour être élaboré par quiconque retrace l’histoire et Kendrick, Uffe Ravnskov et tous les gars de thincs.org ont ouvert la voie):

1) Les lapins;

2) Ancel Keys;

3) L’argent!

Les lapins

En 1913, un russe appelé Nikolai Anitschkow a décidé de nourrir des lapins avec du cholestérol purifié et il a réussi à obtenir un taux de cholestérol sanguin supérieur à 1000 mg/dl (près de 26 mmol/l ! La plupart des Britanniques ont des niveaux de 5-7 mmol/l). Il a alors remarqué la formation de « lésions vasculaires ressemblant étroitement à celles de l’athérosclérose humaine » se formant dans les artères des lapins. Le défaut de l’expérience qui aurait dû évident, est que les lapins sont des herbivores stricts. Ils ne mangent pas de produits d’origine animale, qui est la seule source de cholestérol. Par conséquent, les lapins ne sont en aucun cas conçus pour digérer le cholestérol ou les graisses animales et personne ne devrait être surpris si le cholestérol ou les graisses animales se retrouvent coincés dans une partie du corps du pauvre lapin. La seule surprise est que personne n’a pensé à demander à Anitschkow pourquoi il donnait du cholestérol et de la graisse animale à des herbivores. Un fait intéressant mais beaucoup moins connu est qu’un test parallèle a été effectué sur des rats et des chiens (omnivores) et que le fait de donner du cholestérol à ces espèces n’a pas produit de lésions.

Ancel Keys

Rappelez-vous l’expérience du Minnesota à laquelle je fais si souvent référence? Une expérience brillante et impartiale, qui a donné au monde l’une des meilleures études sur un régime hypocalorique jamais réalisée – c’était du pur génie. Cette étude a fait d’Ancel Keys l’homme du moment et je suppose qu’il a voulu poursuivre avec quelque chose de tout aussi percutant. Il y a une anecdote dans The Great Cholesterol Con et à la p113 de The Obesity Epidemic où Henry Blackburn, l’un des plus proches collègues de Keys, essaie d’expliquer ce qui a pu motiver Keys pour tenter de trouver un lien entre l’alimentation et les maladies cardiaques.

Ce qui est peu connu, c’est que Keys a essayé à l’origine d’établir un lien entre le cholestérol dans les aliments et le cholestérol dans le sang (nos niveaux de cholestérol lorsque nous avons un test sanguin) parce qu’il pensait (probablement à cause du pauvre Bugs Bunny) que le cholestérol dans le sang provoquait les maladies cardiaques.

Keys a fait de multiples expériences, modifiant le régime alimentaire de ses « cobayes » humains, et il a présenté ses conclusions dans The Journal of Nutrition, novembre 1955: « Nous concluons que chez les hommes adultes, le taux de cholestérol sérique est essentiellement indépendant de l’apport en cholestérol sur toute la gamme des régimes alimentaires naturels de l’homme. Il est probable que les nourrissons, les enfants et les femmes sont similaires ». C’est-à-dire : je n’ai testé que des hommes adultes et il n’y a pas de relation entre le cholestérol consommé et le cholestérol dans le sang et il est probable qu’il n’y aura pas non plus de relation entre ces niveaux pour les femmes ou pour les enfants.

En 1997, Keys a affirmé cela avec plus de conviction: « Il n’existe aucun lien entre le cholestérol dans les aliments et le cholestérol dans le sang. Et nous le savons depuis toujours. Le cholestérol dans l’alimentation n’a pas d’importance du tout à moins que vous ne soyez un poulet ou un lapin. ”

Le saviez-vous – même la UK Food Standards Agency (FSA) et le UK National Health Service (NHS) l’admettent?

  • « Cependant, le cholestérol alimentaire a peu d’effet sur le cholestérol sanguin. Le plus important est la quantité de graisses saturées dans votre alimentation ».

(Nationnal Health Service).

(Remarquez la deuxième phrase? Ils ne pouvaient tout simplement pas s’empêcher…).

  • « Mais le cholestérol que nous obtenons de nos aliments a beaucoup moins d’effet sur le taux de cholestérol dans notre sang que la quantité de graisses saturées que nous mangeons »

(Food Standards Agency). (Ce lien peut disparaître, car la FSA cesse de donner des conseils nutritionnels). Note du traducteur : Le lien ne fonctionne effectivement plus tel que prédit par l’auteur. Cependant, je l’ai inclus au cas où lien reviendrait.

Ce que le conseil du gouvernement devrait dire est: le corps fabrique du cholestérol. Le cholestérol que vous mangez n’a aucun impact sur le taux de cholestérol dans votre sang – pas « peu », mais « aucun » – (et nous le savons depuis le début). Et ensuite, ils devraient expliquer comment les graisses saturées peuvent déterminer le taux de cholestérol sanguin, puis fournir des preuves irréfutables que c’est le cas. Mais il doit être difficile pour les organismes de santé publique d’aller jusque-là. Comme nous l’avons vu dans un récent fil de discussion – la FSA accepte maintenant qu’il n’y a pas de limite au nombre d’œufs que nous pouvons manger.

Si seulement Keys s’était arrêté ici, mais il voulait trouver une explication aux maladies cardiaques et il n’allait pas être découragé. Pour une raison que je trouve inexplicable, il s’est ensuite tourné vers les graisses (toute la littérature sur ce sujet est très vague concernant les « gras » versus les « gras saturés », donc ses premiers écrits sont également très vagues sur le sujet). Voici un peu de logique Mensa pour ceux qui aiment ce genre de chose:

  1. Seuls les aliments d’origine animale contiennent du cholestérol (viande, poisson, œufs, produits laitiers). AUCUN aliment non animal ne contient de cholestérol.
  2. Tous les aliments d’origine animale contiennent des graisses – saturées et insaturées. Certains peuvent être très faibles en gras (par exemple le poisson blanc), mais ils contiennent tous un peu de gras.
  • S’il n’y a aucun lien entre l’augmentation de la consommation d’aliments contenant du cholestérol et le taux de cholestérol sanguin, il ne peut y avoir aucun lien entre l’augmentation de la consommation d’aliments d’origine animale et le taux de cholestérol sanguin puisque seuls les aliments d’origine animale peuvent être augmentés en consommation pour augmenter la consommation de cholestérol !

Donc, Keys a d’abord fait le graphique qui a été présenté à l’hôpital Mount Sinai (qui est celui montré dans la vidéo de Tom Naughton et dans “Sugar: The Bitter Truth” du Dr Robert Lustig), puis a poursuivi l’étude des Sept Pays – dont j’ai lu les vingt volumes et démonté morceau par morceau dans le chapitre huit de l’épidémie d’obésité: qu’est-ce qui en est la cause? Comment pouvons-nous l’arrêter

Comme l’ont montré les deux études impartiales de sept pays de Kendrick – il n’y a pas d’association entre les graisses saturées et les maladies cardiaques – et encore moins de causalité. Cependant, Keys a publié son étude sur sept pays et le reste, comme on dit, appartient à l’histoire.

L’argent

Le film de Robert Redford Tous les hommes du président a popularisé la citation mémorable «suivez l’argent». Note du traducteur, « follow the money ». Cette citation est au cœur de tout dans l’industrie de l’alimentation, des organisations alimentaires nationales aux industries alimentaires, des boissons et des médicaments et des individus entre les deux.

La conclusion du travail Ancel Keys prétendait de manière intéressante que la consommation de graisses saturées (A) provoquait la maladie cardiaque (C) non pas directement, mais en augmentant le cholestérol (B). Par conséquent, A était censé causer C par B. Pour qu’il y ait un début d’hypothèse, A et C doivent être liés (lorsque tracé l’un contre l’autre, il doit y avoir une relation claire entre les deux)

Note du traducteur : L’auteure ici parle de graphique. C’est-à-dire qu’elle explique que le graphique de A et que le graphique de C doivent correspondre. Dans le sens que si A (gras saturés) augmente, alors C (crise cardiaque) doivent augmenter proportionnellement.

A et B doivent être liés et B et C doivent être liés. Mais en réalité, rien de tout cela ne tient en fait. L’étude de Kendrick montre que A et C ne sont pas liés. Il n’y a aucune logique qui explique que A et B pourraient être liés – en raison du problème de graisse et de cholestérol dans les mêmes aliments et Kendrick a présenté de nombreuses études qui montraient que B et C n’étaient pas liés. Je vise dans cet article à mettre le clou final dans le cercueil de l’idée qu’un taux de cholestérol élevé est même associé à un niveau de maladie cardiaque élevée. Nous montrerons en effet que les preuves confirment le contraire.

En ayant le cholestérol comme élément (cause) intermédiaire (B), cela a permis à toute une industrie pharmaceutique (et à des livres de cuisine stupides) de trouver des moyens de réduire le cholestérol. Le plus lucratif d’entre eux a clairement été les statines – des médicaments conçus pour empêcher le corps de produire le cholestérol qu’il est destiné à produire. Il ne fait jamais de mal de rappeler aux gens qu’une statine, à elle seule, Lipitor, a rapporté 125 milliards de dollars à Pfizer depuis 1997. Taubes a écrit un passage profondément troublant dans The Diet Delusion où il examine le comité qui a approuvé la baisse du niveau de cholestérol cibles pour la population américaine. De mémoire (c’est un gros livre pour trouver une référence!), un certain nombre de personnes faisaient partie du comité et toutes ces personnes sauf une étaient financées par des sociétés pharmaceutiques. Une seule personne ne voulait pas que le taux cible de cholestérol soit abaissé. Je me demande laquelle! (Quiconque lit ceci – si vous pouvez trouver le numéro de page, je vous en serais très reconnaissant – ma copie contient tellement de gribouillis que je peux à peine la lire).

Ainsi, le cholestérol restera le meurtrier de masse aussi longtemps que les statines seront aussi lucratives qu’elles le sont présentement ou jusqu’à ce que le public soit suffisamment éclairé et courageux pour dire non aux médecins qui essaient de leur prescrire ce médicament (comme ma mère l’était après avoir lu le livre du Dr Kendrick !)

Une petite technicalité

À la page 35 du livre The Great Cholesterol Con, Kendrick dit : « Comment manger des graisses saturées peut-il augmenter les niveaux de LDL ? Ce n’est pas seulement biologiquement invraisemblable, c’est biologiquement impossible. Mon garçon, que cette déclaration fait de moi un otage de la fortune ! »

Note du traducteur : L’expression ‘’otage de la fortune’’ signifie faire une déclaration imprudente car elle risque d’attirer des ennuis.

Je me suis arrangé pour rencontrer un biochimiste dans une université locale pour essayer d’aller au fond de cette affirmation. Le biochimiste (qui a plus de qualifications que je n’ai eu de chocolat noir) a malheureusement subi un tel lavage de cerveau dans la théorie du « gras est mauvais » qu’il n’arrêtait pas de dire que manger de la graisse augmente le cholestérol. Quand je lui ai demandé de me parler de la voie biochimique de la digestion des graisses jusqu’à son impact sur le cholestérol, il a dit qu’il ne connaissait pas assez bien le processus digestif – nous aurions besoin d’ajouter un diététicien à la conversation. C’était assez alarmant. J’ai alors dit – nous mangeons 39 grammes de beurre par personne et par semaine au Royaume-Uni et environ 1,4 kilo de farine – ne pensait-il pas qu’il était plus probable que la farine nous rende gros et malade. Il a dit qu’il suffisait d’une goutte d’arsenic pour nous tuer. Je suis parti peu de temps après.

Kendrick doit avoir raison (n’a-t-il pas toujours?) Le LDL (rappelez-vous que ce n’est pas du cholestérol – c’est une lipoprotéine de basse densité) est le reste de l’IDL (lipoprotéine de densité intermédiaire), qui est le reste du VLDL (lipoprotéine de très faible densité). Le VLDL est l’une des mesures que vous obtenez dans votre test de cholestérol sanguin (en fait, ils l’estiment – ils ne le mesurent pas – ils ne mesurent que le cholestérol total et le HDL en laissant deux autres inconnues dans une équation à quatre variables et vous pensiez que c’était scientifique). Ils appellent également les VLDL « triglycérides », ce qui est déroutant et inutile). Pour résumer une histoire complexe (c’est expliqué dans mon livre dans différents passages), les glucides peuvent avoir un impact sur les niveaux de VLDL (l’acétyl-CoA étant le début du processus par lequel le corps fabrique du cholestérol et une partie du cycle de Kreb par lequel le corps transforme le glucose en ATP), mais je n’ai vraiment trouvé aucun moyen par lequel la graisse que nous mangeons peut le faire. Parce que la graisse n’est pas soluble dans l’eau, elle est emballée dans une lipoprotéine dans le système digestif. La lipoprotéine dans laquelle la graisse entre est la plus grosse – le chylomicron – et ensuite elle se déplace dans le corps pour effectuer les travaux de réparation et d’entretien essentiels que fait la graisse. Est-ce que la graisse dit – accrochez-vous M. chylomicron – nous devons passer par le foie et voir si nous pouvons gâcher la production de VLDL du corps d’une manière ou d’une autre ?! Posez cette question « comment est-ce possible » (en détail) à quelqu’un qui pense que cela est possible. Je suis toujours ouvert à entendre quelqu’un qui pourrait réponde à cela, mais je ne retiens pas mon souffle.

Le fructose, en revanche, nous le savons, va directement au foie pour être métabolisé. Cela, ainsi que d’autres glucides, pourrait-il avoir un impact sur la production de VLDL ? La preuve, que j’ai déjà vue, est forte qu’ils le font.

La portion sérieuse

Les données de l’OMS sont réparties entre hommes et femmes. J’ai d’abord fait les diagrammes de dispersion pour les taux de cholestérol moyens et les décès par MCV. Ensuite, j’ai appliqué le coefficient de corrélation de Pearson sur ces nombres. Cela nous donne le terme appelé « r ». « r » nous indique s’il existe une sorte de relation : un score r de 0 indiquerait aucune relation ; un score r de 1 indiquerait une relation parfaite. Un score r négatif est appelé une relation inverse, par ex. le prix des billets de concert est susceptible d’être inversement proportionnel au nombre de billets de concert achetés – moins de billets achetés à des prix plus élevés.

Le score « r » pour les hommes a révélé qu’il y avait une petite relation de 0,13 – cependant, cette relation était inverse. Le diagramme et la corrélation montrent que des taux de cholestérol plus élevés sont associés à un nombre de décès par MCV inférieurs, et des taux de cholestérol inférieurs sont associés à un nombre de décès par MCV plus élevés. Chez les femmes, la relation est plus forte – au point d’être significative. Le score r était de 0,52 – mais, encore une fois, inverse. Pour les femmes, des taux de cholestérol plus élevés sont associés de manière assez significative à taux de décès par MCV inférieurs et des taux de cholestérol inférieurs sont associés de manière assez significative à des taux de décès par MCV plus élevés. Veuillez noter que j’ai ajouté r au carré sur les graphiques ci-dessous (Excel peut le faire pour nous) et cela peut confirmer que vous avez bien vos nombres r et r au carré nous indique la force de la corrélation observée.

Tout ce que vous avez à faire est de regarder les lignes qui descendent vers la droite et de vous demander comment diable nous avons pu dire aux gens que le cholestérol cause les maladies cardiaques. Un taux de cholestérol élevé est associé à une diminution des maladies cardiaques et vice versa – pour toutes les données disponibles dans le monde. Un taux de cholestérol élevé n’est même pas associé à une maladie cardiaque élevée, et encore moins en est-il la cause.

Ça empire. J’ai ensuite conservé les informations sur le cholestérol et changé les taux de mortalité en décès totaux – tous les décès quelle qu’en soit la cause – cancer, maladies cardiaques, diabète, accidents vasculaires cérébraux – tous les décès. Vous pouvez voir à nouveau les diagrammes pour les hommes et les femmes ci-dessous. Cette fois, il existe une relation significative pour les hommes et les femmes : 0,66 pour les hommes et 0,74 pour les femmes – encore une fois inverse. Il existe une association significative entre des taux de cholestérol plus élevés et des décès plus faibles et des taux de cholestérol plus faibles et des décès plus élevés pour les hommes et une relation encore plus significative pour les femmes.

C’est sérieux. Je l’ai montré à quelques universitaires (en quelque sorte des professeurs) avec qui j’ai eu de grands débats, car je veux voir quel est le point de vue de personnes qui croient entièrement à l’hypothèse graisse/cholestérol/cœur/mort. (Kendrick parle dans son livre de ce qui s’est passé lorsqu’il a montré à un collègue intelligent ses deux études sur sept pays et que les preuves ont été immédiatement rejetées). Il est très utile de connaitre quels seront les arguments de la résistance avant de commencer à inviter la résistance. Les deux arguments que j’ai reçu étaient :

1) “Ah oui – mais ce n’est qu’une association.”

Ah oui – mais a) nous avons changé les conseils diététiques mondiaux en 1977-1983 sur le dos d’une association dans sept pays (soigneusement choisis) qui sont miraculeusement devenus une causalité même lorsque l’association était loin d’être établie et b) c’est une association qui est le contraire de celui que le monde considère actuellement vrai et c) c’est ce que l’épidémiologie est censée être – établir une association et ensuite rechercher s’il pourrait y avoir une causalité ou des apprentissages utiles. Alors – allez avec cette nouvelle hypothèse – qu’un taux de cholestérol élevé est associé à un faible taux de mortalité, puis voyez quels conseils diététiques émergeront.

2) “Mais c’est le cholestérol total – l’élément clé est le rapport entre le bon et le mauvais cholestérol.”

Oh mec! La formule chimique du cholestérol est C27H46O. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise version. Le HDL et le LDL ne sont même pas du cholestérol, encore moins du bon ou du mauvais cholestérol. Ce sont des lipoprotéines – voir ci-dessus – et elles transportent du cholestérol, des triglycérides, des phospholipides et des protéines. Pensez-vous que les taxis sont des personnes? Ou pensez-vous qu’ils sont porteurs de personnes (et de bagages, d’animaux domestiques et d’air frais et d’autres choses).

Revenons à – c’est sérieux – pourquoi réduisons-nous le cholestérol alors qu’un cholestérol plus bas est associé à plus de décès dus aux maladies cardiaques et à toutes les causes chez les hommes et les femmes ?

Le serment d’Hippocrate des médecins est « D’abord ne pas nuire ».

Cela me dit aussi – même si les graisses saturées n’ont rien à voir avec le cholestérol, cela n’a pas vraiment d’importance. Même si c’était le cas, le cholestérol est associé aux décès par MCV de manière inverse. Si les graisses augmentaient le cholestérol – comme aiment à le prétendre les responsables de la santé publique – cela pourrait sauver des vies ! Veuillez noter que je suis toujours très prudente avec le langage dans ce domaine et que je ne saute jamais de l’association ou de la relation à la causalité. Quelqu’un peut être dans le bain et chanter – si nous observons cela dans de nombreux cas, nous pouvons prétendre qu’il existe une association. On ne peut pas dire que le bain provoque le chant ou que le chant provoque le bain.

Nos conseils diététiques mondiaux ont été modifiés en 1977 aux États-Unis et en 1983 au Royaume-Uni à la suite d’une étude biaisée de sept pays triés sur le volet. Si les données avaient été disponibles pour les 192 pays que nous pouvons analyser maintenant, ou si Keys avait même considéré toutes les données dont il disposait à l’époque (pour la France, etc.), notre conclusion aurait peut-être été que nous devons protéger les niveaux de cholestérol dans le corps. Nous aurions peut-être réalisé que la dernière chose que nous devrions essayer de faire est de réduire le cholestérol – à moins que nous n’essayions de réduire l’espérance de vie pour une raison quelconque.

Zoé Harcombe

AVIS : 

Le traducteur n’est pas un professionnel de la santé et les propos dans ce texte ne doivent pas être considérés comme étant des recommandations d’ordre médical. Avant de faire un changement à votre alimentation, spécialement si vous avez des conditions médicales particulières, veuillez consulter un professionnel de la santé. 

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